Wednesday, April 06, 2005

Canadian Adscam Scandel in French



Captain Ed of Captain's Quarters has this French translation of Jean Brault's testimony here:

Scandale Des Commandites

The following is a translation of the two installments of Jean Brault's testimony at the Gomery Inquiry into French, for the benefit of readers in Quebec. The translation was kindly provided to me by CQ reader P.E. from Montréal. The bulk of the post will be in the extended comments; just click on the link below to read the entire post.

1) Pots-de-vin et ristournes
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Le jeudi 31 mars 2005, Jean Brault a commencé à livrer son témoignage (encore soumis à une interdiction de publication) et a révélé l'existence d'un gigantesque système de corruption étendant ses tentacules jusqu'aux plus hauts niveaux du Parti libéral. Brault a révélé l'existence de transactions fictives s'élevant à des centaines de milliers de dollars, faites au profit du Parti libéral de 1994 à 2002.

La plupart des contributions électorales illégales consistaient à ce que Brault engage des «employés» —qui étaient en fait des employés à temps plein du Parti libéral— ou qu'il paie lui-même des factures pour dépenses électorales (qui n'étaient de fait jamais déclarées), ou encore qu'il fasse des dons aux dirigeants du Parti en argent comptant, ce qui les rendait absolument impossibles à retracer. En échange de ce coup de main au Québec, Brault a reçu des millions de dollars de contrats publicitaires de la part du gouvernement.

Brault a affirmé avoir rencontré Jean Carle, un assistant du premier ministre de l'époque, Jean Chrétien, afin d'assurer à Groupaction une plus grande part de l'assiette publicitaire allouée au Québec. Carle a alors référé M. Brault au fonctionnaire Charles (Chuck) Guité et lui a dit «qu'il y avait de la place pour tout le monde». Guité a par la suite monté de toutes pièces le programme des commandites, dans lequel cinq firmes reliées de près au Parti libéral —dont Groupaction— se voyaient octroyer un monopole de fait sur les commandites gouvernementales (panneaux-réclame dans les activités sportives ou culturelles, par exemple) et d'autres tâches apparentées. Le programme des commandites est rapidement devenu une caisse noire dans laquelle plus de 250 millions $ ont été versés, ce qui inclut plus de 100 millions octroyées aux agences publicitaires sans presque aucun service légitime n'ait été rendu en contrepartie.

En échange de ces juteux contrats, n'impliquant pas ou peu de travail, Brault a contribué largement au Parti libéral, et a mis des organisateurs du Parti à son service (y compris, à un certain moment, le frère de Jean Chrétien [NDT âgé de 88 ans], Gaby Chrétien) même s'ils continuaient à effectuer du travail pour le Parti. Brault a payé des factures pour des services rendus au Parti, et a fait passer les donations en argent comptant via l'organisateur (et associé du ministre des Travaux publics Alfonso Gagliano) Joe Morselli.

Un racket de «protection»?
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Vers la fin du programme des commandites, les amis et associés du ministre des Travaux publics et ancien ambassadeur au Danemark Alfonso Gagliano —dont certains ont été membres du crime organisé— ont joué un rôle plus important dans ce système.

Un jour, l'associé de Gagliano Tony Mignacca a dit à Brault que s'il ne réengageait pas [Alain] Renaud (qui avait quitté Groupaction pour fonder une autre firme), il perdrait son contrat nouvellement acquis avec Via Rail, transporteur ferroviaire et société de la Couronne. Brault a fondu en larmes après avoir révélé ce fait. Lors d'une réunion tenue en 2001 avec Joe Morselli, Brault a affirmé avoir pris rendez-vous dans une pièce de restaurant surchauffée, de manière à inviter Morselli à enlever son manteau et pouvoir déceler si celui-ci portait un «body pack» [NDT, veste rembourrée servant à camoufler des équipements électroniques, des armes, de la drogue, etc.]

Ceci n'est que le début du témoignage de Jean Brault. Si la Commission Gomery peut corroborer les propos de Brault, alors les tentacules de la corruption, s'étendant dans toutes les strates du Parti libéral,seront exposées et cela expliquera la capacité de ce Parti à faire des campagnes électorales plus vigoureuses que leurs opposants Conservateurs. Après tout, les Libéraux ont siphonné des centaines de millions de dollars pour promouvoir leurs propres intérêts et s'assurer du monopole du pouvoir. Ils ont détourné l'assiette foncière canadienne pour financer leurs élections, en cachant la provenance des fonds.

Encore bien d'autres révélations s'en viennent, mais il est facile de comprendre pourquoi les politiciens libéraux ont déjà commencé à paniquer! [NDT il y a eu des rumeurs d'élections anticipées sur la Colline parlementaire, en ce lundi 4 avril]


2) Scandale des commandites: le témoignage de Brault continue
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Ce second chapitre du témoignage de Jean Brault à la Commission Gomery date du vendredi 1 avril. Demeurez conscients que ces informations ne proviennent que d'une seule source, et que le témoin n'a pas encore été contre-interrogé. Le témoignage d'aujourd'hui (4 avril) est encore à l'état de notes manuscrites et ne peut être publié pour l'instant.

Les connexions de Paul Martin
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Jusqu'ici, Jean Brault a témoigné qu'en sus des 250 000 $ USD que sa compagnie a légitimement versés au Parti libéral, une somme à peu près équivalente a été versée «sous la table» (en argent comptant, ou en transférant les sommes via des tierces parties, personnes physiques ou morales). La valeur de la contribution en «nature» (employés du Parti libéral déguisés en employés de Groupaction) avoisine les 200 000$. La plupart des propos de Brault semblent impliquer les cercles autour de Jean Chrétien et Alfonso Gagliano, qui sont tous deux personae non gratae dans la «nouvelle» administration de Paul Martin.

Les liens directs avec le régime actuel semblent ténus, or le témoignage de Brault suggère que ces liens existent tout de même.

En fait, Brault a été invité à se joindre à un comité consultatif pour Rogers Cantel —compagnie de téléphonie cellulaire, présidée par Francis Fox, ancien ministre et proche collaborateur de Paul Martin. (Fox a aussi oeuvré en tant que secrétaire principal de M. Martin au moment ou celui-ci est devenu premier ministre.) Lors d'un dîner d'affaires, un autre organisateur de Paul Martin et ex-ministre, Jacques Olivier, a encouragé Brault à relancer Corriveau, car ce dernier lui ouvrirait bien des portes. (Olivier faisait mention de l'allié de Jean Chrétien Jacques Corriveau, à qui Brault avait donné des contrats publicitaires en sous-traitance.) Cela révèle qu'au moins deux organisateurs clés de Paul Martin au Québec étaient au courant de ce qui se tramait avec les commandites et autres contrats fédéraux.

Une autre connexion existe en la personne d'Yvon Desrochers, lui aussi organisateur libéral et ex-assistant de Francis Fox. Lorsque Brault fut questionné au sujet d'une éventuelle interférence politique dans l'octroi des contrats de commandites, celui-ci a répondu que Desrochers et Corriveau «poussaient fort» pour que des fonds fédéraux soient versés afin de rénover le Théâtre Corona, dans la circonscription de la ministre Lucienne Robillard (toujours en poste à l'heure actuelle au cabinet de Paul Martin, en tant que ministre des affaires intergouvernementales), même s'il y avait des rapports faisant état de «problèmes de construction» [NDT dépassement de coûts?]. La personne responsable du transfert de fonds aurait été intimée «d'émettre les chèques et de ne pas poser de questions».

Des liens étroits existent entre Fox, Desrochers, le responsable de la collecte de fonds et ex-hockeyeur Serge Savard, et une autre firme impliquée dans le scandale des commandites, le Groupe Everest. Tous ces éléments font partie de l'entourage de Paul Martin —et non celui de Jean Chrétien— au sein de la branche québécoise du Parti libéral. Il est à noter que Desrochers s'est suicidé en février 2005, après la découverte d'un autre scandale, celui de l'organisation du Championnat du monde des sports aquatiques, dans laquelle des millions de dollars ont disparu inexplicablement.

D'autre noms ont été cités, en lien avec l'entourage de Paul Martin. Parmi les gens «engagés» par Brault (travaillant en fait pour le Parti libéral) figuraient Georges Farrah, qui allait plus tard devenir secrétaire parlementaire sous Paul Martin, ainsi que John Welch, désormais au service de la ministre du Patrimoine Liza Frulla. (La recommandation de faire travailler Welch chez Groupaction provenait de Denis Paradis, un député libéral lui aussi de l'entourage de Paul Martin.)

Brault a affirmé que «l'homme fort» de Gagliano, Joe Morselli, lui avait dit qu'il pouvait «régler des problèmes éventuels» et de «parler à Denis» —en faisant référence cette fois à Denis Coderre, lui aussi lieutenant de Paul Martin!

En résumé, beaucoup de liens ont émergé dans le témoignage de Jean Brault mettant en cause des gens que Paul Martin a nommés à des fonctions officielles —bien que Martin ait affirmé catégoriquement aux canadiens, en 2004, qu'il avait posé des questions à tous ses proches collaborateurs et s'était assuré qu'aucun n'ait jamais trempé dans le scandale des commandites.

Si le témoignage de Jean Brault tient le coup lors du contre-interrogatoire, les réputations de Chrétien et Gagliano seront réduites à néant, mais il y a fort à parier que les réputations de nombreux ministres, députés et organisateurs du camp Martin en seront grandement affectées aussi.


I will report on this continuing story as news breaks.

Please stay tuned.

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